Текст-ce qui cloche chez moi, c’est que je suis trop intelligent, vraiment « trop » intelligent. bien plus que mes parents ou ma maîtresse. donnez-moi un livre n’importe lequel et je vous le lis en moins d’une heure, sans rien oublier de ce qu’il contient. et comme je lis au début, ça a amusé un peu mes parents. quand papa cherchait un mot dans le dictionnaire je lui disais automatiquement comment il s’écrivait. (même si c’était un mot comme « phlox ».) si maman perdait son livre de cuisine, je lui récitais toutes les recettes que j’y avais lues. (même si elles faisaient trois pages, comme le « haddock poché au beurre mousseux ».) mais le pire, c’est quand j’ai réparé la radio en cinq minutes, alors que mon père, lui, avait essayé pendant trois heures, sans y arriver. il m’a regardé, admiratif, mais aussi un peu jaloux. il a dit à maman : – on devrait peut-être emmener frédéric voir un psychologue. il est vraiment exceptionnel ! ils sont d’abord allés en parler à la maîtresse. elle a paru soulagée de leur visite : – justement, je voulais vous voir au sujet de votre fils. on dirait qu’il connaît tous les cours à l’avance ! est-ce que vous les préparez avec lui ? pauvre maîtresse ! si elle savait qu’en plus, pendant les récrés, je faisais les problèmes des grands du cm2 en échange d’un paquet de bonbons ! img2 tous les trois se sont mis d’accord pour me faire passer les tests. ce sont des tas de questions et d’exercices qu’on vous pose pour savoir si on est génial, intelligent, ou complètement idiot. je les entendais aussi parler d’une école spécialisée pour surdoués, avec dix fois plus de travail. mes parents avaient l’air très fiers. dix jours après, j’étais devant le psychologue scolaire. durant la semaine, j’avais lu en cachette des tas de livres sur les tests, comment les ré et je les savais tous par cœur ! le psychologue m’a posé toutes ces questions (139) et j’ai répondu sans hésiter, le sourire aux lèvres. à la fin, il a montré les résultats à mes parents. – je ne vois rien de spécial chez votre petit ! a-t-il déclaré. il a une intelligence tout à fait banale ! vous auriez vu la tête de mes parents ! on aurait dit qu’ils avaient avalé trois kilos de ciment ! moi j’étais ravi : tout avait bien marché. bien sûr, j’avais fait exprès de répondre mal à la moitié des questions. je n’avais aucune envie de quitter l’école, mes copains et ma maîtresse que j’aime bien. sans compter les bonbons gratuits que je n’aurais plus ! et tout ça pour quoi ? pour travailler dix fois plus ailleurs ? il faudrait vraiment être bête ! et moi, je ne le suis pas, bien au de retour à la maison, je suis allé voir mon petit frère, qui a deux ans. il lisait en cachette dans sa chambre. – alors ça s’est passé comment avec ton psychologue ? m’a-t-il demandé. – très bien ! j’ai répondu et il n’a rien trouvé de spécial ! – eh bien, c’est heureux ! a-t-il apprécié. quand tu auras compris que pour être tranquille, il vaut mieux être discret, tu auras fait des progrès ! et il s’est replongé dans son parfois, je me demande s’il n’est pas encore plus intelligent que moi ! : réfléchis sur ce que tu as lu. lequel des points de vue ci-dessous trouves-tu juste ? pourquoi ? motive ta réponse ! cette histoire est une blague de l’auteur, rien de plus. les parents croient souvent que leur enfant est exceptionnellement doué, mais ce n’est pas toujours vraiment comme ça. les enfants surdoués ont besoin d’une vie « normale ».